la Clairière de Rethondes
Pour commencer, il faut préciser qu'il s'agit bien de La voiture 2419D de la Compagnie des wagons-lits et non d'un wagon, puisque les voitures transportent des personnes et les wagons les marchandises mais la tradition veut que l'on dise le "Wagon de l'Armistice".
Mais revenons un peu en arrière :
Lorsque fut décrété l'ordre de mobilisation générale, en pleine moisson, le 2 Août 1914, des centaines de milliers de Français furent appelés à prendre les armes afin de défendre le territoire national. Dans leur immense majorité, ces hommes vivaient du travail de la terre. Défendre une terre que l'on savait nourricière, au gré des intempéries et malgré la dureté du labeur, était dans la nature même d'un peuple paysan- au sens noble du terme- qui venait à peine de découvrir le cheval-vapeur. Héritiers d'une longue tradition rurale, ils ne s'imaginaient pas, pour les plus chanceux d'entre eux, qu'ils ne moissonneraient plus leurs champs, qu'ils ne vendangeraient plus leurs vignes avant 1919 , et pour certains de retour d'Orient, pas avant 1920 !
Dès l'échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu'ils n'avaient plus aucun espoir d'arracher la victoire.
Fin septembre 1918, dans son quartier général à Spa, le Chef des armées allemandes, Erich Ludendorff, a un entretien dramatique avec l'empereur Guillaume II: la situation militaire étant désespérée, la demande d'un armistice est devenue inévitable.
C'est à Matthias Erzberger, Secrétaire d'Etat impérial, que revient la pénible tâche de négocier l'armistice.
En France, la demande d'un armistice fait débat. Le Président de la République Raymond Poincaré et le Général Pétain voudraient profiter de l'avantage militaire pour chasser les Allemands de France et de Belgique, envahir l'Allemagne et signifier à celle-ci l'étendue de sa défaite.
Mais le généralissime des troupes alliées, Ferdinand Foch et le chef du gouvernement, Georges Clémenceau ne croient pas l'armée française capable de se battre encore longtemps ;
En Octobre 1918, le Maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées, fut chargé de signifier aux plénipotentiaires allemands de se présenter aux avant-postes français sur la route de Chimay à La Capelle-en Thiérache (Aisne). Le commandant de Bourbon-Busset accueillit la délégation allemande le 7 novembre en soirée.( le général Von Winterfeld, le Comte Oberndorff, le Capitaine de Vaisseau Vanselow, plusieurs officiers d'Etat-Major, deux experts financiers et le Secrétaire d'Etat Erzberger)
Le Maréchal Foch souhaita un lieu discret pour recevoir les Allemands. De la gare de Rethondes partait en forêt de Compiègne, sur quelques centaines de mètres, une double voie de chemin de fer alimentant un épi de tir pour l'artillerie appelé « épi de tir de Rethondes » Ce lieu, qui devint « La Clairière de Rethondes »,fut choisi par l'Etat Major du Maréchal.
Dans son train de commandement, le Maréchal Foch, accompagné de la délégation française (Amiral Wemyss Général Weygand et plusieurs Officiers d'Etat-Major), arriva le 7 novembre à la Clairière de Rethondes.
Le 8 novembre à 3 heures 45 du matin, la délégation allemande est conduite en gare de Tergnier. Un train, spécialement aménagé à son intention, quitta aussitôt Tergnier pour l'épi de tir de Rethondes.
A 9 heures, la délégation allemande est reçue par le Maréchal Foch qui, après lui avoir fait lire les conditions d'un armistice, demande une réponse pour le 11 novembre avant 11 heures du matin.
Aucune marge de négociation n'est laissée à la délégation allemande. Elle se voit imposer la livraison de :
5000 canons
25000 mitrailleuses
1700 avions
la flotte de guerre et les sous-marins ;
L'armée allemande est sommée d'évacuer sous quinze jours les territoires envahis ainsi que l'Alsace-Lorraine.
Dans l'après-midi du 10 novembre, le Maréchal Foch, dans l'attente de la décision des autorités allemandes, se rendit, accompagné par le Général Weygand, à Rethondes pour se recueillir dans la petite Eglise du village.
Le 11 novembre, à 5 heures, l'Armistice est signé au Carrefour de Rethondes, au milieu de la forêt de Compiègne. D'après l'encyclopédie de la Grande Guerre
Dès 1922, la clairière de l’Armistice est aménagée par l’architecte Mages en un vaste rond-point précédé d’une allée de 250 m de long. Une statue du Maréchal Foch et le monument aux Alsaciens- Lorrains y sont érigés. Le wagon utilisé pour la signature de l’armistice est installé dans le musée créé en 1927.
Le site sera jusqu’en juin 1940 le symbole de la victoire et de la paix et le théâtre de nombreuses cérémonies nationales.
En 1940, Hitler choisit de signer la capitulation de la France dans le wagon. Le site est ensuite complètement détruit par les Allemands.
Le Musée de l’Armistice est reconstitué en 1950, à l’exception du wagon qui est remplacé par une voiture similaire. Des aménagements successifs permettent aujourd’hui de découvrir 4 salles dédiées aux deux grands conflits mondiaux.
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